2025, on y est

2025, on y est. J’avais prévu de faire un bilan de ma vie au premier janvier, pour commencer l’année avec de la rigueur, de la discipline. Évidemment je ne l’ai pas fait, à vrai dire en 2025 aussi je crois que je m’en fous de ma petite rigueur. On est le 19 janvier, et c’est mon anniversaire.

J’ai la trentaine. Je vis au bord de l’océan depuis 2 ans. Le bruit des vagues est mon ASMR du quotidien. J’aime m’habiller chez Sessun et chez Ganni (je le mets au début parce que les fringues, ah les fringues). Mes copines me demandent souvent de leur faire une formation pour apprendre à chiner sur Vinted. Acheter une fringue au prix fort, ça me fait culpabiliser. J’ai retrouvé la passion de la lecture après l’avoir perdue. La lecture, c’est comme le vélo, ou comme Martin ton amoureux de maternelle, ça ne s’oublie pas.

Mon mec cuisine à peu près 6 milliards de fois mieux que moi. Quand je tente un truc à sa place je suis tellement stressée de rater que, bah, je rate. Je l’aime entre autres parce qu’il peut me cuisiner un carpaccio de saumon en 3mn30 à la maison et m’apporter des sushis tous les soirs sans faute quand je suis à l’hôpital.

Mon chat, qui est une chatte, est misandre, mais comme la phrase “ma chatte est misandre” prête à confusion, je dis “mon chat”. Elle n’aime que les femmes, du coup elle n’aime ni mon mec, ni mon chien, qui ont l’horrible défaut selon elle de ne plus savoir comment ils s’appellent à la simple vue de Scarlett Johannson.

Mes amies sont belles et douées et sont des puits sans fond d’inspiration. Ce sont mes amoureuses platoniques. Ma famille complètement déglingo déborde d’amour, ça se diffuse partout, dans tous les interstices. C’est une grosse bulle de kiffe dans laquelle parfois quand même on se hurle dessus pour savoir si oui ou non c’était à son tour de vider le lave-vaisselle. 

J’écris des histoires, j’écris des poèmes. Mes histoires, elles ont un public, des gens les lisent sans le savoir, je les écris pour d’autres gens qui ont souvent un peu de visibilité. Mes poèmes, certainement que personne ne les lit vraiment, pourtant si je dois choisir entre les deux, c’est avec eux que je voudrais continuer de vivre des aventures. J’invente aussi des histoires qui se traduisent en image, pour des photographes, et parfois, je prends moi-même en photo les histoires que j’invente. Mes histoires parlent souvent de bleus, de ciels, de mers, de feu, de magie, de grande joie et de cœurs qui coulent et forment des sillons heureux ou douloureux. J’aime bien dire que mon métier c’est de raconter des histoires, ça veut un peu tout et rien dire, et c’est bien de notre siècle ça, avoir un métier qui veut un peu rien dire. 

Je fabrique des bijoux qui sont des petites histoires faites de perles et de métal. Je chine des colliers, des bracelets, je les transforme pour leur donner une nouvelle vie. Les nouvelles pièces racontent de nouvelles aventures, elles partent en voyage sur les nouveaux navires que sont leurs propriétaires, partout en France, parfois même jusqu’en Europe. Parfois je me demande quel est le sens de tout ça, pourquoi j’ai envie d’envoyer ces petits bouts d’histoires qui poussent dans ma tête sur des corps inconnus. 

Ça fait 1 an que je suis malade. Maladie auto-immune. C’est pas si chiant et super chiant à la fois. Pas si chiant, parce que je ne souffre pas. Sauf quand je fais de la tétanie musculaire en haut de mes escaliers, mais honnêtement ce n’est pas ce qu’on appelle “souffrir”. Chiant parce que toute ma vie a changé en une fraction de seconde. Du jour au lendemain. Prendre des médicaments. Changer son alimentation. Aller à l’hôpital. Penser à la maladie tous les matins et tous les soirs. Parfois même entre les matins et les soirs. Avoir peur, être rassuré, avoir peur d’être rassuré. Écouter des explications. Ne rien comprendre. Chercher à comprendre par soi-même. Croire qu’on a compris. Ne pas avoir compris du tout. Continuer de chercher. Se fatiguer, tomber, se relever. Espérer très fort. Ce sont des montagnes russes avec une petite lumière qui brille au bout du toboggan. 

Je crois aux cartes, aux esprits, au destin. Aux fées et aux anges gardiens. Je crois qu’il y a des choses bien plus grandes que nous, et que nous sommes vraiment tout, tout petits. Je crois que les arbres nous entendent, que la lune a des choses à nous dire. Qu’hier n’est pas si différent de demain et que demain est déjà un petit peu aujourd’hui. Je ne crois pas à la religion, ni en Dieu ni à l’Esprit Saint, mais d’une certaine manière je crois fort au divin. 


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Une histoire de fromage