La guerre, la colère et la tendresse
Je suis estomaquée des femmes autour de moi. Elles me coupent le souffle. Celles de mon entourage, celles que j’aime. Ce sont des reines, des guerrières, des sirènes. Je dis que ce sont mes amoureuses platoniques, c’est vrai. J’aimerais leur dire tous les matins au réveil à quel point elles sont belles et fortes, j’aimerais les prendre tout au creux de mes bras la nuit et leur dire que ça va aller quand elles pensent au fond de leur lit à 3h du matin qu’elles sont nulles et vieilles et pas capables. J’aimerais avoir un pouvoir magique et sécher leurs larmes, avaler leurs peurs, les doter de sarbacanes à la place de la langue, de katanas à la place des bras, des lasers dans les yeux, leur prouver que si elles veulent, elles peuvent tout ravager.
Mettre le feu.
C’est normal d’être en colère, d’être hystériques, d’être folles à lier. J’ai envie de prendre soin de leur rage, de la cajoler. C’est bien, c’est bien, ne soyez pas sage. J’irais assécher tous vos bûchers de filles pas sage avec mes larmes de filles pas sage. Ne rentrez pas dans le rang, criez très fort. Je serai à vos côtés pour creuser les émotions ravagées, là tout autant pour glisser dans des puits de douceur. De calme. Là pour écouter les chagrins silencieux. Ce sont les rires aussi, qui sont les plus délicieux. Des rires de femmes fatales, de femmes-enfants, de femmes prêtresses. Si la guerre est déclarée, je me battrai pour vous armée de rires, de colère et de tendresse.